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21 mars 2011 1 21 /03 /mars /2011 05:51

« Vendémiaire » est le dernier poème de la section Alcools, qui s’était ouverte par « Zone ». Tout comme « Zone », ce poème est emblématique de ce que l’on pourrait appeler chez Apollinaire, tout particulièrement dans Alcools, une écriture de la modernité. Par écriture de la modernité, il faut entendre une écriture qui se donne comme objet à la fois de célébrer l’avènement d’un monde nouveau, et en même temps de trouver les moyens esthétiques et formels qui permettent à la poésie de s’inscrire dans cette modernité. Tandis que « Zone » évoquait longuement un passé plus ou moins autobiographique, où c’était la voix du sujet lyrique qui prédominait, « Vendémiaire » laisse le sujet s’effacer davantage et donne la voix à une multitude de villes personnifiées et mouvantes qui sont caractérisées par un mouvement de convergence vers Paris. Le poème alors s’invente et se réinvente dans une célébration quasiment unanimiste de la ville et de la modernité, mais célébration qui, à l’image des réalités qu’elle évoque, s’écrit dans la complexité et l’ambivalence tant au point de vue thématique que formel.


 

I- Un hymne à Paris :

 

- un hymne ? :

polyphonie (voix qui "se rejoignent", "qui chantent"...) amplification sonore, oratoire, verbes qui montrent que les voix s'ajoutent, se répondent dc volonté du poète de donner de la musicalité à son poème (symphonie ?), d'en faire une poésie très sonore. Pas tant au niveau des sonorités du poème qu'au niveau des instances énonciatives qui se chevauchent, se mêlent et créent un flou actantiel.Isotopie de la chanson (râle, cris, prière...) aspect sonore du poème


-

 

- Hymne : religieux ?

importance du vocab religieux associé à l'isotopie de la chanson, de la gloire, de la célébration donc registres laudatif, lyrique, oratoire : amplification polyphonique, technique oratoire (apostrophes etc)

Lyrisme : la lyre, le poète troubadour qui va de ville en ville et les fait chanter. 


 

- Paris : la ville suprême :

termes mélioratifs, ville de convergence, rôle déclencheur, celle qui appelle et à laquelle on répond. celle qui fédère, admirée, objet d'admiration etc

 

 

 

 

 

 

II- De Paris à l'universalisme : vers une nouvelle cosmogonie ?

- De Paris à toutes les villes à l'univers:(mouvement d'extention géographique)

paris, france, europe, univers. + abolition de considérations géographiques (tout converge en partant des points cardinaux) et temporelles (toutes les époques) : mouvement d'amplification topographique, temporel, oratoire. volonté d'ouverture. 

vision organique de l'univers et des villes : le sang/vin donne vie.

 

 

- Réecriture des mythes catholiques et grecs : abolition de la suprématie d'une religion, profane, paganisme.hérésie (re écriture de l'eucharistie : "les villes sont le sang" : le sang du Christ est de l'alcool, "le Christ devient", les usines sont des saintes )

revisite de la mythologie grecque dépassée ("que même la Grèce n'a pas connu" par la modernité). invention de nouveaux mythes : Ixion mécanique


revisite de mythes anciens : morts des sirènes.


 

- Une nouvelle cosmogonie apollinairienne :

Abolition d'une temporalité interne, passé et présent se mêlent, les lieux aussi et tout se fond en un seul et même univers de vin (cf mer de vin : barattage de la mer de lait hindouisme). Les villes se fécondent à l'image des fécondations mythologiques (Ixion/nuées : usines/ciel).

Re création d'un univers, post chaotique, poétique dont le poète est le créateur (enchanteur) (création dionysiaque : revisite le mythe, tjs chez Apoll. intertxtT antiquité/modernité)

Avénement d'un monde nouveau qui célèbre modernité.

 

 

 

III- HYmne à l'ivresse de l'écriture : de l'antiquité à la modernité

 

- L'"ivresse" comme valeur universelle, fédératrice.

mais quelle ivresse ?


- Alcool : la métempsychose (de la ville à la personnification à l'alcool) : toutes les villes deviennent alcools (cf nom du recueil) + le rythme du poème étourdit (cf les vers) trouble les pensées du poète ("je ne sais pas dire") (cf les répétitions, le fait que petit à petit il ne sache plus rien, les doubles et les répétitions...).

Fusion du poète et de la ville : j'ai bu, je suis le gosier de Paris

 

- Ivresse de l'écriture : une écriture de la rutpure et de la modernité, rupture avec alexandrin, abs ponctuation, disparition, collages, flou énonciatif, hypotaxe, vers qui se terminent de façon dysphorique : création d'un nouvel univers littéraire, forme : la surprise = la beauté

La modernité est à la fois thème et écriture.


 

Ccl : Nvl cosmogonie, mythologie et écriture, célébration à l'ivresse de l'écriture qui elle seule peut transformer et recréer.

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commentaires

C
<br /> UNE NOUVELLE COSMOGONIE<br /> RELIGIEUSE(fermaton.over-blog.com)<br />
Répondre
M
oui non ?