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30 novembre 2010 2 30 /11 /novembre /2010 09:22

Extrait etudie en bleu

 

Acte I, Scène 2

 

DOM JUAN, SGANARELLE.

DOM JUAN : Quel homme te parlait là ? Il a bien de l'air, ce me semble, du bon Gusman de Done Elvire.

SGANARELLE : C'est quelque chose aussi à peu près de cela.

DOM JUAN : Quoi ? c'est lui ?

SGANARELLE : Lui-même.

DOM JUAN : Et depuis quand est-il en cette ville ?

SGANARELLE : D'hier au soir.

DOM JUAN : Et quel sujet l'amène ?

SGANARELLE : Je crois que vous jugez assez ce qui le peut inquiéter.

DOM JUAN : Notre départ sans doute ?

SGANARELLE : Le bonhomme en est tout mortifié, et m'en demandait le sujet.

DOM JUAN : Et quelle réponse as-tu faite ?

SGANARELLE : Que vous ne m'en aviez rien dit.

DOM JUAN : Mais encore, quelle est ta pensée là-dessus ? Que t'imagines-tu de cette affaire ?

SGANARELLE : Moi, je crois, sans vous faire tort, que vous avez quelque nouvel amour en tête.

DOM JUAN : Tu le crois ?

SGANARELLE : Oui.

DOM JUAN : Ma foi ! tu ne te trompes pas, et je dois t'avouer qu'un autre objet a chassé Elvire de ma pensée.

SGANARELLE : Eh mon Dieu ! je sais mon Dom Juan sur le bout du doigt, et connais votre cœur pour le plus grand coureur du monde : il se plaît à se promener de liens en liens, et n'aime guère à demeurer en place.

DOM JUAN : Et ne trouves-tu pas, dis-moi, que j'ai raison d'en user de la sorte ?

SGANARELLE : Eh ! Monsieur.

DOM JUAN : Quoi ? Parle.

SGANARELLE : Assurément que vous avez raison, si vous le voulez; on ne peut pas aller là contre. Mais si vous ne le vouliez pas, ce serait peut-être une autre affaire.

DOM JUAN : Eh bien ! je te donne la liberté de parler et de me dire tes sentiments.

SGANARELLE : En ce cas, Monsieur, je vous dirai franchement que je n'approuve point votre méthode, et que je trouve fort vilain d'aimer de tous côtés comme vous faites.

DOM JUAN : Quoi ? tu veux qu'on se lie à demeurer au premier objet qui nous prend, qu'on renonce au monde pour lui, et qu'on n'ait plus d'yeux pour personne ? La belle chose de vouloir se piquer d'un faux honneur d'être fidèle, de s'ensevelir pour toujours dans une passion, et d'être mort dès sa jeunesse à toutes les autres beautés qui nous peuvent frapper les yeux ! Non, non : la constance n'est bonne que pour des ridicules; toutes les belles ont droit de nous charmer, et l'avantage d'être rencontrée la première ne doit point dérober aux autres les justes prétentions qu'elles ont toutes sur nos coeurs. Pour moi, la beauté me ravit partout où je la trouve, et je cède facilement à cette douce violence dont elle nous entraîne. J'ai beau être engagé, l'amour que j'ai pour une belle n'engage point mon âme à faire injustice aux autres; je conserve des yeux pour voir le mérite de toutes, et rends à chacune les hommages et les tributs où la nature nous oblige. Quoi qu'il en soit, je ne puis refuser mon cœur à tout ce que je vois d'aimable; et dès qu'un beau visage me le demande, si j'en avais dix mille, je les donnerais tous. Les inclinations naissantes, après tout, ont des charmes inexplicables, et tout le plaisir de l'amour est dans le changement. On goûte une douceur extrême à réduire, par cent hommages, le cœur d'une jeune beauté, à voir de jour en jour les petits progrès qu'on y fait, à combattre par des transports, par des larmes et des soupirs, l'innocente pudeur d'une âme qui a peine à rendre les armes, à forcer pied à pied toutes les petites résistances qu'elle nous oppose, à vaincre les scrupules dont elle se fait un honneur et la mener doucement où nous avons envie de la faire venir. Mais lorsqu'on en est maître une fois, il n'y a plus rien à dire ni rien à souhaiter; tout le beau de la passion est fini, et nous nous endormons dans la tranquillité d'un tel amour, si quelque objet nouveau ne vient réveiller nos désirs, et présenter à notre cœur les charmes attrayants d'une conquête à faire. Enfin il n'est rien de si doux que de triompher de la résistance d'une belle personne, et j'ai sur ce sujet l'ambition des conquérants, qui volent perpétuellement de victoire en victoire, et ne peuvent se résoudre à borner leurs souhaits. Il n'est rien qui puisse arrêter l'impétuosité de mes désirs : je me sens un cœur à aimer toute la terre; et comme Alexandre, je souhaiterais qu'il y eût d'autres mondes, pour y pouvoir étendre mes conquêtes amoureuses.

SGANARELLE : Vertu de ma vie, comme vous débitez ! Il semble que vous ayez appris cela par cœur, et vous parlez tout comme un livre.

DOM JUAN : Qu'as-tu à dire là-dessus ?

SGANARELLE : Ma foi ! j'ai à dire., je ne sais; car vous tournez les choses d'une manière, qu'il semble que vous avez raison; et cependant il est vrai que vous ne l'avez pas. J'avais les plus belles pensées du monde, et vos discours m'ont brouillé tout cela. Laissez faire : une autre fois je mettrai mes raisonnements par écrit, pour disputer avec vous.

DOM JUAN : Tu feras bien.

SGANARELLE : Mais, Monsieur, cela serait-il de la permission que vous m'avez donnée, si je vous disais que je suis tant soit peu scandalisé de la vie que vous menez ?

DOM JUAN : Comment ? quelle vie est-ce que je mène ?

SGANARELLE : Fort bonne. Mais, par exemple, de vous voir tous les mois vous marier comme vous faites.

DOM JUAN : Y a-t-il rien de plus agréable ?

SGANARELLE : Il est vrai, je conçois que cela est fort agréable et fort divertissant, et je m'en accommoderais assez, moi, s'il n'y avait point de mal; mais, Monsieur, se jouer ainsi d'un mystère sacré, et.

DOM JUAN : Va, va, c'est une affaire entre le Ciel et moi, et nous la démêlerons bien ensemble, sans que tu t'en mettes en peine.

SGANARELLE : Ma foi ! Monsieur, j'ai toujours ouï dire que c'est une méchante raillerie que de se railler du Ciel, et que les libertins ne font jamais une bonne fin.

DOM JUAN : Holà ! maître sot, vous savez que je vous ai dit que je n'aime pas les faiseurs de remontrances.

SGANARELLE : Je ne parle pas aussi à vous, Dieu m'en garde. Vous savez ce que vous faites, vous; et si vous ne croyez rien, vous avez vos raisons; mais il y a de certains petits impertinents dans le monde, qui sont libertins sans savoir pourquoi, qui font les esprits forts, parce qu'ils croient que cela leur sied bien; et si j'avais un maître comme cela, je lui dirais fort nettement, le regardant en face : "Osez-vous bien ainsi vous jouer au Ciel, et ne tremblez-vous point de vous moquer comme vous faites des choses les plus saintes ? C'est bien à vous, petit ver de terre, petit mirmidon que vous êtes (je parle au maître que j'ai dit), c'est bien à vous à vouloir vous mêler de tourner en raillerie ce que tous les hommes révèrent ? Pensez-vous que pour être de qualité, pour avoir une perruque blonde et bien frisée, des plumes à votre chapeau, un habit bien doré, et des rubans couleur de feu (ce n'est pas à vous que je parle, c'est à l'autre), pensez-vous, dis-je, que vous en soyez plus habile homme, que tout vous soit permis, et qu'on n'ose vous dire vos vérités ? Apprenez de moi, qui suis votre valet, que le Ciel punit tôt ou tard les impies, qu'une méchante vie amène une méchante mort, et que."

DOM JUAN : Paix !

SGANARELLE : De quoi est-il question ?

DOM JUAN : Il est question de te dire qu'une beauté me tient au cœur, et qu'entraîné par ses appas, je l'ai suivie jusques en cette ville.

SGANARELLE : Et n'y craignez-vous rien, Monsieur, de la mort de ce commandeur que vous tuâtes il y a six mois ?

DOM JUAN : Et pourquoi craindre ? Ne l'ai-je pas bien tué ?

SGANARELLE : Fort bien, le mieux du monde, et il aurait tort de se plaindre.

DOM JUAN : J'ai eu ma grâce de cette affaire.

SGANARELLE : Oui, mais cette grâce n'éteint pas peut-être le ressentiment des parents et des amis, et.

DOM JUAN : Ah ! n'allons point songer au mal qui nous peut arriver, et songeons seulement à ce qui nous peut donner du plaisir. La personne dont je te parle est une jeune fiancée, la plus agréable du monde, qui a été conduite ici par celui même qu'elle y vient épouser; et le hasard me fit voir ce couple d'amants trois ou quatre jours avant leur voyage. Jamais je n'ai vu deux personnes être si contents l'un de l'autre, et faire éclater plus d'amour. La tendresse visible de leurs mutuelles ardeurs me donna de l'émotion; j'en fus frappé au cœur et mon amour commença par la jalousie. Oui, je ne pus souffrir d'abord de les voir si bien ensemble; le dépit alarma mes désirs, et je me figurai un plaisir extrême à pouvoir troubler leur intelligence, et rompre cet attachement, dont la délicatesse de mon cœur se tenait offensée; mais jusques ici tous mes efforts ont été inutiles, et j'ai recours au dernier remède. Cet époux prétendu doit aujourd'hui régaler sa maîtresse d'une promenade sur mer. Sans t'en avoir rien dit, toutes choses sont préparées pour satisfaire mon amour, et j'ai une petite barque et des gens, avec quoi fort facilement je prétends enlever la belle.

SGANARELLE : Ha ! Monsieur.

DOM JUAN : Hein ?

SGANARELLE : C'est fort bien fait à vous, et vous le prenez comme il faut. Il n'est rien tel en ce monde que de se contenter.

DOM JUAN : Prépare-toi donc à venir avec moi, et prends soin toi-même d'apporter toutes mes armes, afin que. Ah ! rencontre fâcheuse. Traître, tu ne m'avais pas dit qu'elle était ici elle-même.

SGANARELLE : Monsieur, vous ne me l'avez pas demandé.

DOM JUAN : Est-elle folle, de n'avoir pas changé d'habit, et de venir en ce lieu-ci avec son équipage de campagne ?

Dom Juan I, 2 La tirade de l'inconstance

Introduction:

Problématique:Qu'est-ce qui fait  le pouvoir de persuasion de Dom Juan?

-Quel portrait de Dom Juan dresse-t-il de lui-même dans cette tirade?

-En quoi peut-on parler d'un éloge paradoxal de l'inconstance?

- Étudiez la démesure de Dom Juan dans cette tirade?

I/ Un discours pour persuader

A) L'énonciation

-Dom Juan (DJ) s'adresse à son valet Sganarelle. Le "tu" est présent seulement dans la 1ère phrase: "tu veux" puis DJ parle longuement sans interpéler son interlocuteur= On dirait qu'emporté par son discours, il l'oublie.

-En réalité, cette tirade s'adresse aux spectateurs (=double énonciation du théâtre),elle est destinée à mettre en valeur le personnage qui trace son portrait en contraste avec celui fait par Sganarelle dans la scène antérieure.

-Il utilise en un deuxième temps le pronom personnel "je"(plus de 14 occurrences dès la ligne 8): le discours prend un tour personnel, DJ décrit son penchant irrépressible.

-Mais il utilise aussi les pronoms "on et "nous": le premier en sujet, le deuxième en objet.

-En entrelaçant le "je" et le "on/nous/", il fait de sa conception une vérité générale, "on" ayant une valeur universelle. De plus, le présent est ici de vérité générale: "la constance n'est bonne que pour les ridicules".

-DJ considère donc sa conception comme justifiée, valable pour le plus grand nombre.

B) La construction de l'argumentation et les types de phrases.

- La tirade de Dom Juan tourne autour de deux foyers argumentatifs opposés: une argumentation en faveur de l'inconstance amoureuse et une contre-argumentation à l'égard de la fidélité.

- Son discours est ouvert par une question rhétorique doublée d'une exclamation: "Quoi? tu veux qu'on se lie..." qui traduit son étonnement et presque indignation devant la position de Sganarelle et par conséquent l'évidence de sa propre conception.

-Cette question est composée de trois propositions subordonnées qui créent un rythme ternaire et un effet quantitatif des faiblesses des idées de Sganarelle: "qu'on se lie à demeurer","qu'on renonce", "qu'on n'ait plus".

- Il utilise aussi l'ironie pour dévaloriser la fidélité: par l'antiphrase "La belle chose...", ainsi il récuse l'idée de l'honneur lié à la fidélité.: "La belle chose de vouloir se piquer d'un faux honneur d'être fidèle"l.2

- DJ critique ainsi deux valeurs importantes pour la noblesse: l'honneur et la fidélité. Il rejette ces valeurs telles qu'elles sont pratiquées: "les scrupules dont elle se fait un honneur", "faux honneur d'être fidèle".

- La fidélité est finalement comparée à la mort: explicitement-> "d'être mort dès sa jeunesse", implicitement-> "s'ensevelir pour toujours dans une passion", "lorsqu'on en est maître une fois, il n'y a plus rien à dire ni rien à souhaiter".

-Il reprend la fidélité à la ligne 23 par métaphore: "nous nous endormons dans la tranquillité d'un tel amour", DJ présente l'infidélité comme le retour à la vie, le réveil des sens et du plaisir: "quelque objet nouveau ne vient réveiller nos désirs, et présenter à notre  coeur les charmes attrayants d'une conquête à faire".

-L'argumentation en faveur de l'infidélité s'ouvre par l'aphorisme: "tout le plaisir de l'amour est dans le changement".

- Il faut apprécier la construction des deux aphorismes de la tirade qui est parallèle:"la constance n'est bonne que pour des ridicules"/"tout le plaisir de l'amour est dans le changement"= ils ressemblent à deux alexandrins si on ne compte pas les e muets (vers blancs). Elles sont très habiles de la part de DJ car elles lui permettent d'emprunter les armes des moralistes pour prêcher des convictions immorales.

- Il utilise d'ailleurs le registre oratoire l.16/19: ici commence une période oratoire construite sur la proposition principale "On goûte une douceur extrème à":

  => Phase ascendante (=protase): "réduire...". "voir", "combattre", "forcer", "vaincre", abordent les différentes phases de la séduction.

  => Apogée de la phrase (= acmé): subordonnées qui décrivent l'attitude de la femme"les résistances qu'elle nous oppose", "les scrupules dont elle se fait un honneur" 

  => Mouvement final (= apodose): victoire de DJ comme séducteur"où nous avons envie de la faire venir" qui nous amène à la clausule ( "la faire venir").

- Il utilise aussi une audacieuse comparaison entre ses conquêtes amoureuses et celles d'Alexandre le grand.

II/ Conception de l'amour et plaidoyer du séducteur.

 A) Dom Juan n'est pas séducteur

-DJ présente la femme comme séductrice, c'est elle qui le pousse à agir ainsi: les tournures syntaxiques traduisent cette idée: "le premier objet qui vous prend" l.1-2, "beautés qui nous peuvent frapper les yeux" 5, "les justes prétentions qu'elles ont sur notre coeur" 7-8, "un beau visage me le demande" 13. Ici, le sujet des verbes désigne les femmes, DJ est l'objet de ses actions.

- Pour DJ l'amour est une question de principes: il s'agit de maintenir ce qui est juste.L'amour étant un plaisir qui doit être accessible à toutes "les belles" il se voit obligé à céder à leurs pétitions. Il utilise le champ lexical de la justice: "droit", "justes", "injustice".

-Il transforme aussi la séduction en des valeurs naturelles: "la nature nous oblige". Il utilise donc un discours propre de la religion et de la loi mais détourné en sa faveur.

- Dom Juan utilise un raisonnement qui est à la limite du sophisme, du sophisme d'inspection, il justifie par un raisonnement qui semble logique et rigoureux: la proposition étant acceptée (aphorismes) comme n'ayant pas besoin de preuve, comme vérité évidente en soi. Par contre on sent qu'il cherche a persuader l'auditoire par des termes forts: "injustice", "la nature nous oblige", "les inclinations(...) ont des charmes inexplicables", qui n'ont pas une réelle valeur argumentative.

 B) Le conquérant

-"Les hommages et les tributs où la nature nous oblige" l.12. Cette phrase révèle la référence morale du séducteur. "Hommages et tributs" sont des termes qui appartiennent au langage de la conquête guerrière que la classe aristocratique menait.L'hommage désigne l'acte par lequel le vassal se déclarait l'homme de son seigneur en lui promettant une fidélité et un dévouement absolus. Le tribut désignait une contribution forcée imposée au vaincu par le vainqueur . Là encore, DJ inverse les rôles, le vainqueur serait la femme et c'est l'homme qui lui rendrait hommages et tributs.

-La conquête amoureuse est assimilée à la conquête guerrière.DJ va insister sur le champ lexical du combat: « combattre », « rendre les armes », « résistances », « conquêtes », « vaincre. Ce vocabulaire militaire montre que Don Juan se positionne en guerrier, en soldat. Femme = objet, territoire qu’il veut conquérir: d'ailleurs il définit explicitement la femme comme "objet qui nous prend" l. 1.

-Il utilise des phrases complexes = montre que sa stratégie est complexe. Don Juan utilise une phrase complexe pour décrire notamment le processus de séduction qu’il met en place : beaucoup d’infinitifs, dans une structure presque anaphorique (« à »).  Cette complexité traduit l’ampleur de la tâche, qui est menée comme un véritable combat

 C) Douceur de Dom Juan           

- Il explicite toutes les armes qu’il utilise dans son combat : « hommage », « les transports » = exaltation amoureuse, « les larmes et les soupirs » = n’hésite pas à pleurer = comportement hypocrite. Pour qu’il trouve de la douceur dans ce combat il faut que se soit lent, difficile, ce qui stimule Don Juan c’est la résistance 

- Justification de ces méthodes qu'il emploie avec les femmes par la douceur de ses procédés. La douceur revient de très nombreuses fois dans ce texte. On trouve tout d'abord. "On goûte une douceur extrème..." puis sous une forme adverbiale "mener doucement", enfin "il n'est rien de si doux".

III/ Le portrait du libertin

 A)Le goût de la beauté

- DJ illustre la figure de libertin du XVIIème siècle. Le libertinage traduit un courant de pensée philosophique qui s'inspire largement des théories d'Épicure. Il considère ainsi que le fonctionnement du monde répond aux lois de la nature et de la matière et que l'homme doit user de son raisonnement pour comprendre ces lois plutôt que de sa croyance aveugle en Dieu.

-DJ présente la femme comme un objet impersonnel: il généralise ses procédés de séduction à "toutes les belles". Absolument inconciliable avec la fidélité, il est libertin car il ne montre pas de respect pour le mariage: « Quoi ! tu veux qu’on se lie à demeurer au premier objet qui nous prend, qu’on renonce au monde pour lui, et qu’on n’ait plus d’yeux pour personne ? ». Et encore, il est libertin car il est matérialiste:pour lui les femmes sont des "objets" qu'il veut collectionner, sans avoir aucune considération pour l'amour fidèle.

- Il est esthète puisqu'il ne cherche qu'à contempler la beauté des femmes qu'il rencontre,  il est libertin dans cet aspect car il mène une vie épicuriste:il applique la maximeCarpe Diem(cueille le jour) en séduisant chaque belle femme qu'il voit: "dès qu'un beau visage me le demande".

B) Le beau parleur

-DJ se caractérise en effet par ses excès langagiers. Les hyperboles et les procédés d'accumulation sont nombreuses et montrent assez que Dom Juan déborde la réalité. On trouve par exemple: l'hyperbole "si j'en avais dix mille" ou encore "un coeur à aimer toute la terre".

-Le héros fait encore preuve d'hybris[hubris].Il souhaite rejoindre une condition supérieure de héros historique ou encore de demi-dieu. Don Juan rappelle également le héros espagnol Matamore dansL'illusion comiquede Corneille.

CONCLUSION:

-habileté oratoire de DJ.

-Ambiguïtés du personnage: il utilise les qualités du gentilhomme au service d'une cause dégradante; il affirme sa liberté en avouant ne pas pouvoir agir autrement. DJ est un personnage qui désigne des excès qui le menacent et le rendent quelque peu tragique: il semble victime de sa nature.

-Molière aimait peindre des personnages extravagants, décalés par rapport à leur milieu, dominé par le vice, hésitant entre comique et tragique.



 

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